La Silicon Valley est l’endroit dont tout le monde parle, où tous les patrons du CAC 40 se pressent en rangs serrés pour dire « nous savons, nous y sommes allés »… Mais que s’y passe-t-il vraiment ? Et ces valorisations délirantes – 42 milliards de dollars pour Uber ! – ne cachent-elles pas une bulle qui menace ? Si tout explose, avons-nous raison d’y aller. Et est-ce le bon modèle ?
Les intervenants :
Dominique Piotet, CEO et Chief Rebel de Fabernovel Inc à San Fancisco et cofondateur de Siliconvalley.fr
Aurélie Marais-Machurat, Directrice de la Communication de Bouygues Energies & Service, de retour d’une learning expedition en Silicon Valley
TÉMOIGNAGE DE DOMINIQUE PIOTET
Le mono-business de la Tech
Territoire de mono-business, la Silicon Valley regroupe aujourd’hui 23 000 entreprises de la Tech. Quand cette industrie de l’innovation va bien, tout va bien. Et inversement, comme l’a montré l’éclatement de la bulle internet en 2000.
Ce petit territoire qui s’étire au sud-est de San Francisco est, à lui seul, un peu plus riche que la Suède. Si c’était un pays, la San Francisco Bay Area se classerait 21e par son PNB, de 588 milliards de dollars en 2014. Elle concentre 26% des travailleurs de l’innovation des Etats-Unis.
C’est aussi une formidable pompe à investir. Sur ces 23 000 entreprises de la « Tech », plus de 2 000 ont levé des fonds privés pour se développer et plus de 400 ont réalisé une introduction en bourse. Autant d’argent nécessaire pour financer leur course à l’innovation. En 2014, elles ont déposé 21 620 brevets, soit 7% des dépôts dans le monde.
Une activité basée sur un cycle de 18 mois
À San Francisco, le paysage de la Tech change tous les 18 mois, au même rythme que la Loi de Moore selon laquelle la puissance de traitement des puces double tous les 18 mois. Entre 1971 et 1999, celle-ci a augmenté de 8 500% !