Animateur :
Olivier Beaunay, membre du Think Do Tank Prospective
Intervenant :
Dominique Turcq, Président Boostzone Institute
Avec l’apparition des premiers ordinateurs dans les années 60/70, le digital est entré dans une première phase qualifiée d’époque Jivaro, en référence aux Indiens réducteurs de têtes. Cette époque Jivaro est encore d’actualité́ : par exemple, au travail, ce qui nécessitait auparavant un bureau, un carnet, un ordinateur, etc. peut se réduire aujourd’hui à la simple utilisation du téléphone. Le digital a et continue de réduire le volume et l’espace nécessaires au travail et à la communication.
En créant une baisse des coûts de transactions pour les opérations, le digital a permis, au fil du temps, la naissance d’une économie de plateformes mais aussi de moyens de communication modernes.
En 2007, début d’une nouvelle ère : celle du Big Data. Cette accumulation de données grâce aux échanges résulte de l’économie des coûts de transaction; rendue possible grâce à l’explosion des capteurs des objets connectés et au blockchain plus récemment. Un changement majeur s’est alors opéré dans la façon d’accéder aux analyses, avec une réduction des coûts de transactions des données inter-applications, et une amélioration de la sécurisation et de la traçabilité des transactions via le blockchain.
C’est devenu notre nouveau « normal ». Mais quel usage pouvons-nous faire aujourd’hui de ces avancées?
Le post-digital a réveillé une belle endormie : l’intelligence artificielle. Pourquoi cette comparaison ? Le terme date de 1956, cependant, jusqu’en 2005, personne n’en a parlé. C’est le changement de paradigme qui a fait la différence : avant, on essayait de faire apprendre des règles précises à une machine. Avec le Big Data, il a suffi de rechercher dans l’existant les informations qui nous intéressaient. L’intelligence artificielle, c’est d’abord de l’informatique, des programmes de base. C’est en fait un ordinateur sophistiqué, dans lequel ont été installés des données, des algorithmes et surtout, l’intelligence humaine. Son impact sur notre quotidien peut être important, à condition que les intentions soient bonnes.
La vraie question que soulève l’intelligence artificielle n’est donc pas technique mais philosophique : quelle société voulons-nous ?